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A LA RESCOUSSE DES MAL BARRÉS… LE JOURNAL DE BORD

A LA RESCOUSSE DES MAL BARRÉS… LE JOURNAL DE BORD

Ces derniers temps, ma société et moi sommes sollicitées presque quotidiennement pour aider des dirigeants à manager des situations de communication de crise. Certaines crises passent rapidement. D’autres durent plus longtemps et, même une fois résolues, comportent des phases post-crise qui peuvent durer des mois ou des années. Il y a beaucoup plus de zones obscures que de clarté en ce qui concerne le monde des affaires post Covid-19. Je pense que la seule certitude du moment est que nous allons tous sentir les effets de cette pandémie pendant encore un très long moment, et cela même si la vaccination est un « game-changer ». Pour chaque entreprise, la question est plus ou moins la même: allons-nous couler en subissant avec douleur les conséquences de la pandémie ou allons-nous affiner notre navigation en eaux tumultueuses? J’ai eu la grande chance de participer à une formation, il y a quelques années avec un amiral Français, Olivier Lajous. Les crises et la navigation, il connaît! L’Amiral Lajous a navigué 17 ans, commandé trois navires de combat, et a participé à de nombreuses opérations extérieures – Liban, Iran-Irak, Afghanistan, Tchad-Libye, Yémen-Erythrée. Il a de plus été directeur de communication, directeur du centre d’enseignement supérieur et directeur des richesses humaines de la marine nationale Française. En passant, il est aussi président d’honneur de l’EMRH de Sciences Po depuis 2017. Pendant le confinement l’an dernier, j’ai participé à un autre de ses séminaires, à distance cette fois, ou il expliquait qu’une des choses les plus importantes pour un amiral pendant un cyclone, c’était de se focaliser sur le moment présent afin que sa flotte ne termine pas éventré sur un récif. Pendant l’orage, il faut savoir s’adapter aux changements toutes les heures s’il le faut – et avoir les yeux partout ! Il faut aussi savoir se ménager en tant que capitaine, tout en ménageant aussi l’énergie de son équipage. Mais, dans un autre petit moment de la journée, il faut aussi savoir se préparer pour l’avenir post-cyclone. Une des pistes données était de garder un registre quotidien de ce que nous faisions, un journal de bord, pour nous permettre de mieux comprendre, entre autres, comment redresser la barre si besoin est et comment mieux faire « après ». Donc, tout en manageant ma société au mieux pendant le cyclone/pandémie, j’ai décidé de préparer une part de notre avenir en enregistrant religieusement nos réponses aux crises de communication que nous gérons quasi quotidiennement pour nos clients depuis quelques temps. Il peut être difficile, encore plus pendant un confinement ou nous sommes encore plus sollicités professionnellement et personnellement, de trouver le temps de dresser un bilan historique de nos interventions de gestion de communication de crise. Mais une fois la crise terminée, cela est encore plus compliqué et il faudra alors encore plus de temps pour retracer nos pas et reconstituer les actions que nous avons prises. Tenir un registre de nos actions nous a donné, et nous donne, une ressource précieuse pour la planification de la gestion de crises futures – pour nous et pour nos clients. La documentation de nos interventions et de nos communications pendant la gestion de ces crises nous aide déjà à évaluer ce qui a bien marché ou pas. Cela nous donne l’occasion de compiler des dossiers d’intervention, permettant ainsi à toute l’équipe d’évaluer les endroits où nous avons pu vivre des perturbations. Du coup, cela nous permet de réfléchir à ce que nous pourrions faire différemment la prochaine fois, afin de mieux nous préparer. Et ainsi d’encore mieux accompagner nos clients. Un jour que j’espère relativement proche, nous nous remettrons du coronavirus et de l’arrêt national et international que ce virus a causé. Tout en restant focalisé sur notre flotte dans l’instant présent, je pense que tous les dirigeants devraient prendre ce temps pour compiler des registres de navigation en mauvais temps, pour apprendre comment mieux naviguer demain. C’est le moment aussi de réfléchir à la façon dont nous allons tous devoir réapprendre à communiquer avec nos entreprises et communiquer à leurs équipes post Covid. Ce serait con d’avoir bien tenu la barre pendant ce long moment de navigation quasiment à l’aveugle, et de ne pas être préparé pour “demain”.